Menu

Origine du ragdoll entre mythes et legendes

L’apparition du Ragdoll reste un mystère tout comme le comportement du Ragdoll lui-même…Son histoire est totalement embrouillée et semble au moins partiellement relever d’une pure utopie. La seule chose dont nous sommes certains, c’est que le Ragdoll a fait son apparition à Riverside en Californie, entre 1960 et 1965.

L’histoire commence quand Ann Baker, éleveuse de Persans, fut le témoin d’un accident survenu sur une chatte de ses voisins, la désormais fameuse Joséphine, apparemment plutôt une chatte blanche aux yeux bleus, de type Angora, de caractère plutôt difficile et appartenant à ses voisins, les Pennels.

Cette chatte fut renversée par une voiture et Ann Baker la fit soigner à l’université locale. Lorsque la chatte fut guérie, et qu’elle put à nouveau avoir des petits, l’éleveuse réalisa que ceux-là étaient beaucoup plus gentils et dociles que ceux nés avant l’accident et développaient une grande aptitude à être manipulés, à se détendre dans les bras de leur maître, d’où le nom qu’elle donna à la race qu’elle était en train de créer : Rag = chiffon, Doll = poupée.
Rappelons ici que les races de chats tirent toutes leur nom de leurs – prétendues ! – origines géographiques ou mythologiques ou de leur apparence physique. Le Ragdoll, lui, est le premier – et le seul à cette heure – qui tire son nom de son tempérament.

Ci-dessous présenter deux des mythes et légendes concernant la création de la race. 
 

Au départ, les Pennels autorisèrent Ann Baker à utiliser un de leur mâle, Blackie, chat de type persan, pour le croiser avec ses propres persans noirs. La mère de Blackie était Joséphine, qui eut, après son accident, un autre descendant, Raggedy Ann Daddy Warbucks, également utilisé par Baker dans son programme d’élevage.

Selon l’éleveuse, ce chat était de grande taille et ressemblait à un Birman. Il avait aussi une « flamme » blanche sur le nez, des chaussettes blanches, une bande blanche du menton au ventre et l’extrémité de la queue blanche. (Précisons que le Sacré de Birmanie n’avait été introduit aux Etats-Unis qu’en 1959 et qu’il était encore très rare à cette époque, ce qui contredit les assertions de beaucoup de critiques, dont des personnes familières du monde félin).

Plus tard, elle acquit 2 filles de Joséphine : Raggedy Ann Fugianna, femelle bicolore issue de Daddy Warbucks et Buckwheat, femelle noire, issue de Blackie. Ces chats de fondation et sans doute d’autres nés chez elle, sont à l’origine du Ragdoll.

L’autre version évoque un mariage de Joséphine avec un mâle noir et blanc ganté à poil mi-long. De ce mariage naquit Raggedy Ann Daddy Warbucks, un mâle noir, et Raggedy Ann Fugianna, femelle seal point bicolore.

Dans cette version, Fugianna est la soeur de Daddy Warbucks, pas sa fille. Et la couleur de Daddy Warbucks n’est pas la même. Joséphine fut aussi accouplée à un mâle chocolat à poil long et eut une fille noire et blanche gantée nommée Buckwheat. ?!… En dépit de ces différences, Baker développa deux lignées à partir de ce petit groupe. L’une issue de Fugianna, l’autre issue de Buckwheat. En 1965, Fugianna et Daddy Warbucks eurent 4 petits : Raggedy Ann Mitts, Gueber, Kyoto et Tiki. Kyoto et Tiki furent les deux premiers Ragdolls officiellement enregistrés (auprès de la défunte NCFA). Les descendants de cette lignée furent parfois mariés à ceux de la lignée de Buckwheat. De ces mariages ultérieurs apparurent les 3 patrons communément reconnus chez le Ragdoll. Pour ajouter aux mystères qui environnent le début de la race, certains articles mentionnent l’intervention de Birmans, de Burmeses et de Persans. Le Persan fut sans doute utilisé mais quant aux 2 autres, c’est tout à fait douteux étant donné la rareté de ces races à l’époque.

En revanche, Joséphine portait le gène responsable des taches blanches à l’origine des motifs bicolores et mitted. Il se peut également qu’elle ait porté le gène récessif siamois à l’origine du colourpoint, de même que Daddy Warbuck et Blackie, ses fils. Ce qui contredirait la nécessité qu’aurait eu l’éleveuse d’utiliser les races colourpoint citées plus haut.

Une fois qu’elle eut établi les bases de la race, Ann Baker se mit à développer un marketing autour du Ragdoll, méthode inédite dans le monde du chat ! Publicités, articles… télévisions locales et nationales où elle affirmait la particularité de ce chat : sa relative insensibilité à la douleur. Elle lança même un chat en l’air pour montrer sa nature docile et « floppy » (dolente) !

Ces affirmations étaient tout à fait douteuses d’un point de vue génétique. Que Joséphine ait produit des chatons insensibles à la douleur parce qu’elle avait subi un accident et une guérison quasi-miraculeuse est inepte. Mais la génétique et la félinotechnie n’avaient pas atteint le niveau de connaissance actuel et de nombreuses personnes crurent ces miracles.

Les années 60 étaient favorables au développement de toute sorte d’élevages et le Ragdoll fit voir des dollars à certains. D’autres voulaient juste le dernier animal à la mode. D’autres plus simplement tombèrent amoureux de cette race superbe.

Après tous ces efforts pour développer la race, Ann Baker voulut en maîtriser les suites et, pour ne pas perdre le contrôle, elle ne fit reconnaître la race que par la NCFA, car les autres associations félines n’auraient sans doute pas accepté les affirmations de plus en plus fantaisistes qui entouraient la race. Elle se mit à raconter que Joséphine avait subi une manipulation génétique lors de son opération. Puis, elle ajouta que c’était invérifiable car inclus dans un programme gouvernemental secret. Ensuite, elle assura que Joséphine avait des gènes humains et que ses descendants étaient le lien entre les hommes et les extraterrestres !!!

Après 1969, un couple d’éleveurs décida de faire sécession : Laura et Denny Dayton (Chatterie Blossom Time). Après de nombreux déboires pour faire figurer le Ragdoll en exposition, ils créèrent, en 1975, le RFCI (Ragdoll Fanciers Club International), encore le principal club dédié au Ragdoll aux Etats-Unis.

Grâce à cela, toutes les associations à travers le monde reconnurent le Ragdoll.

C’est en 1981 que furent introduits 4 chats Blossom Time, les tout premiers Ragdolls en Europe. Il fallut attendre 1986 pour voir les premiers Ragdolls en France.

Source : http://www.ragdoll.asso.fr/index.html